Publié le . Mis à jour par Nicolas César*
Cette année, « Sud Ouest » et les Jeunes Agriculteurs ont choisi pour thème du débat la question de l’eau en agriculture.
ARCHIVES THIERRY SUIRE
Le climatologue Hervé Le Treut et Jean-Luc Capes, des Irrigants de France, échangeront leur point de vue sur la gestion de l’eau, en ouverture de la 45e Foire au matériel agricole, ce vendredi à 15h30
Comment parvenir demain à nourrir une population mondiale en constante augmentation, avec moins d’eau ? L’équation paraît difficile à résoudre. Pour y parvenir, il faudra innover technologiquement, mais aussi faire des choix difficiles. Certaines cultures vont probablement disparaître au profit d’autres. Des changements importants pour les professionnels, qu’il faudra accompagner pour éviter de plonger encore un peu plus dans la précarité certains d’entre eux. N’oublions pas qu’un tiers des agriculteurs français a un revenu inférieur à 350 euros par mois.
Des changements alimentaires
À l’évidence, le partage de l’eau est l’un des défis majeurs des prochaines décennies dans le monde. Avec de lourds impacts économiques, environnementaux et sociaux. Nos habitudes alimentaires et notre vie quotidienne en seront modifiées.
Peut-on, par exemple, raisonnablement continuer à manger autant de bœuf quand on sait qu’il faut 13 500 litres d’eau pour en produire 1 kg, contre 454 litres pour un kg de maïs grain ? Est-ce acceptable d’arroser des pelouses l’été avec de l’eau potable du réseau ?
Autant de questions auxquelles nous devons apporter dès maintenant des réponses, avant qu’il ne soit trop tard et que le manque d’eau l’été mette en péril des récoltes. C’est pourquoi « Sud Ouest » et les Jeunes Agriculteurs ont choisi ce thème « La bataille de l’eau » pour le débat d’ouverture de cette 45e foire agricole de Barcelonne-du-Gers, à 15 h 30 ce vendredi, à la salle des fêtes. En proposant deux visions d’experts reconnus sur cet épineux sujet, celle du climatologue Hervé Le Treut et de Jean-Luc Capes, le secrétaire général des Irrigants de France.
Déficit d’1 milliard de m³ d’eau
En Nouvelle-Aquitaine, la problématique sera particulièrement marquée. La région devrait être l’une des plus touchées par le réchauffement climatique (+2°C d’ici 2050). Conséquence, il manquera, selon les experts, un peu plus d’un milliard de mètres cubes d’eau d’ici trente ans sur le territoire Adour-Garonne (ex-Aquitaine et Midi-Pyrénées), soit presque la moitié de ce qui est consommé actuellement.
Pour faire face, il ne faudra pas une mais des solutions, savoir anticiper et que chacun, y compris les citoyens, prenne conscience de la nécessité d’économiser l’eau. Afin de ne pas en arriver à des extrêmes comme Le Cap, en Afrique, contraint dès maintenant de limiter l’accès à l’eau à 87 litres par jour et par personne.